J’ai testé Harlequin champion de l’amour
Allez, vous pouvez bien l’avouer maintenant, vous avez toujours voulu savoir ce qui se cachait réellement dans les pages d’un Harlequin, n’est ce pas ? Cette maison d’édition tellement connue pour ses couvertures kitch et ses thèmes à l’eau de rose. Et bien sachez que si vous n’avez pas eu le courage de vous afficher avec l’un de ces livres ringards entre les mains, moi, Ladhymia, j’ai bravé la honte cosmique à votre place afin de pouvoir vous raconter de quoi il en retournait vraiment.
Bon alors autant être franche, je ne l’ai pas fait que pour vos beaux yeux. Non, en fait il se trouve que dans un moment d’ennui profond un de ces livres m’est tombé sous la main (merci belle-maman) et je me suis donc lancée dans cette lecture faute de mieux. Autant vous dire que je n’ai pas été déçue par le voyage.
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Premier regard …
La couverture de mon livre affiche un style assez neutre comparé aux habitudes de ces éditions. Des dunes donc, et des palmiers avec un cavalier suggéré dans l’horizon. Jusque la tout va bien. Ensuite le titre : « Le seigneur des sables », là c’est déjà légèrement plus stéréotypé mais ça a au moins le mérite d’annoncer la couleur d’emblée. La quatrième de couverture me renvoie également une image assez mauvaise : « Diana Palmer (l’auteur donc) a plus de 95 titres à son actif« . Ce n’est pas que j’ai des a priori sur les auteurs qui enchaînent les textes comme des usines à daube mais …bon si en fait peut-être un peu … Passons au résumé : « Passé le premier moment de stupeur, Geraldine se sentit parcourue d’un frémissement d’excitation. Certes, elle était vierge et inexpérimentée, mais le cheikh était un homme ténébreux, racé, très séduisant, et elle pouvait déjà sentir son imagination l’entraîner sur des chemins sensuels. Alors, donner le change ? Seulement? Elle voulait plus, beaucoup plus. En fait, elle le voulait lui. II l’attirait comme un aimant. Si bien qu’elle s’en fit le serment : elle allait réussir là où toutes les autres femmes avaient échoué et, à la fin de son séjour au Qawi, elle serait devenue si experte et habile que le cheikh ne voudrait plus jamais la quitter. Et même, il l’épouserait.
Amour, guimauve et sex attraction
J’étais donc très occupée à broyer du noir quand soudain ce livre est apparu devant moi (non ce n’est pas un livre magique, seulement il était « rangé » dans un endroit tout à fait improbable). Autant vous dire que je me suis assurée d’être seule avant d’ouvrir l’objet car ça aurait pu nuire gravement à ma réputation. Bref, me voilà partie dans ma lecture. Rapidement quelques détails me sautent aux yeux. Notre héroïne, outre le fait qu’elle ait un prénom hors du temps, n’est tout simplement pas décrite physiquement. Son apparence, parfois suggérée ici ou là, reste floue et ceci dans le but (enfin je suppose) de faciliter l’identification de la lectrice à Geraldine. En revanche, et c’est là que je constate une différence frappante, son prince charmant est, pour sa part, décrit dans les moindres détails. Le charme opère et les deux protagonistes tombent vite amoureux. Et quand je dit vite, c’est vraiment vite. Une journée en fait. C’est alors que commence le jeu de séduction entre l’homme déclaré impuissant à la suite d’une blessure de guerre par les médecins (si si, je vous jure) et notre héroïne, vierge et pure. On déguste de mémorables répliques tel que : « – A quoi ressemblez-vous dans le feu de la passion ? Soumise ? Ou bien sauvage, toutes griffes dehors … ? » Je vous jure que glissée dans une conversation banale, cette réplique fait son petit effet (l’hilarité pour ma part).
De l’érotisme pour les femmes
On trouve tout au long du roman des passages érotiques qui sont, on peut au moins leur accorder ça, de bonne qualité. Beaucoup de sentiments, un vocabulaire métaphorique élégant mais clair, un éventail de sensations parlantes et des situations toujours très différentes de l’une à l’autre. En effet, grâce à l’intrigue (on peut d’ailleurs affirmer que c’est sa seule et unique fonction) nos deux amants ont de très bons prétextes pour copuler de diverses manières. Flirts, moments de fièvre devant l’interdiction d’aller plus loin, unions romantiques ou sauvages quand monsieur est encore dans le feu de sa dernière bataille et même, câlin de réconciliation sur le bureau de madame. L’amour donc sous toutes ses formes, pour varier les plaisirs et faire en sorte que l’on ne s’ennuie pas. Car oui, si notre couple avait copulé au bout de dix pages pour ensuite tomber dans la routine, ça aurait été moins drôle.
Une histoire en prétexte et de l’humour qui sert à rien
Comme je l’ai dit, l’intrigue est surtout un moyen de mettre en valeur l’histoire d’amour de nos deux tourtereaux. Pourtant à la base il y a de quoi faire puisque notre homme est un cheikh et que ses ennemis sont juste des terroristes internationaux. Enlèvements, fusillades, attentats à la bombe et il y a même des morts ! Mais non, les petites gue-guerres servent juste à montrer que le prince est sacrément virile quand il porte une arme et que Geraldine est super courageuse pour une pauvre petite secrétaire à la ramasse. D’ailleurs c’est elle qui déjoue les plans du super-méchant et qui réussit à le piéger une bonne fois pour toute … Trop balèze la Geraldine !
On note aussi vers la fin, un nombre incalculable de grands éclats de rire dans le style « tout est bien qui fini bien » dont voilà un exemple fameux : « Le cheikh bomba le torse et s’exclama, très fier : – Sornettes ! Geraldine et son beau-père échangèrent un regard et partirent au même moment d’un fou rire qui laissa Philippe perplexe. » De l’humour comme on n’en fait plus !
Bien que ce livre là se situe dans un univers exotique qui prête au rêve et à l’évasion, la plupart des autres ont pour thème des choses bien moins attractives encore. Et puis, de vous à moi, autant regarder les téléfilms à l’eau de rose qui passent l’après-midi sur M6, c’est kif-kif (le sexe en moins) et ça prend moins de temps. Bref, avant j’avais une tonne de préjugés à l’égard de romans Harlequin et maintenant, grâce à cette lecture, je sais qu’ils étaient tous fondés.
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